Projet
L’Ensemble Broukar s’est formé en 2007 à Damas, en Syrie, autour de Tawfik Mirkhan, Amer Dahbar et Adnan Fathallah, issus du prestigieux Institut Supérieur de Musique de Damas. Ils ont été rejoints par les musiciens que nous verrons notamment ici en tournée, Mohamad Akkash (chanteur/percussions), Mohamad Fityan (naï -flûte-), Mohamed Boubaker (oud), Youssef Nasif (kanun) et le danseur derviche tourneur Ahmad Alkhatib.
La ville de Damas a longtemps été l’un des centres du monde arabe pour la culture et l’innovation artistique, en particulier dans le domaine de la musique arabe classique, une tradition vieille de plusieurs siècles.
Broukar (« brocart » en français) désigne le nom d’une ancienne étoffe de soie précieuse tissée de fils d’or et d’argent. Historiquement, Damas était très célèbre en raison de sa situation géographique et stratégique sur la Route de la Soie.
Sur scène, les musiciens mettent l’accent sur les interprétations authentiques de la musique traditionnelle maqam, ses techniques de composition et d’improvisation. Tawfik et son ensemble, articulent ainsi des modes que les palais de Bagdad, ceux du Caire ou même de Casablanca façonnaient en leur conférant un accent particulier. S’inspirant également du renouveau du patrimoine musical du Moyen-Orient, ils nous livrent, dans une approche plus néo-classique ou populaire, une relecture enthousiaste de ces chants sacrés ou profanes.
La mystique soufie présente une conception spirituelle particulièrement originale, apportant notamment à l’Islam une dimension poétique remarquable, générant des œuvres marquantes telles que les contes des « Milles et une nuits », d’origine arabo-persane, ou des pratiques singulières telles que la danse des derviches tourneurs (un ordre musulman fondé au 13ème siècle en Turquie), dont les mouvements rappellent ceux d’une toupie.
S’apparentant à un voyage mystique, cette musique, d’inspiration soufie, s’envole, lancinante, entraînant chacun dans son ascension spirituelle ininterrompue. Le derviche se fond dans ses contours hypnotiques pointant une main au ciel, l’autre vers le sol, pour relier Dieu à ses créatures. Il tournoie dans le vent, de droite à gauche, d’abord lentement sur lui-même, puis de plus en plus vite jusqu’à la transe finale, embrassant toute l’humanité et la création en un puissant geste d’amour.
Cette danse sacrée met à distance toutes les urgences dont l’actualité syrienne regorge, la tragédie qui déborde de toutes parts. Le discours est celui de la musique, intemporel et universel, la politique est tenue à l’écart.
Primaire / Secondaire
Octobre 2015
Artistes
Mohamad Akkash : chanteur/percussions
Mohamad Fityan : naï -flûte
Mohamed Boubaker : oud
Youssef Nasif : kanun
Ahmad Alkhatib : danseur derviche tourneur
Exploitation pédagogique
– Le soufisme : quelques bases sur l’origine et les grandes orientations de ce courant
– Qu’est ce que les derviches tourneurs ?
– Lecture d’extraits des contes des « Milles et une nuits »