Tournées 94-95
Yves Teicher
Le violoniste fou
Physiquement, il évoque à la fois Gérard Depardieu et Raymond Devos, dont il a le bagout. C’est un violoniste à la manière d’Ivry Gitlis (qui fut un de ses maîtres). Sa technique est exceptionnelle: il sait tout faire avec son violon. Mais c’est un violoniste atypique, c’est le « violoniste fou ».
Sa mère aimait le jazz et son père le classique. Un de ses grands-pères ne jurait que par la musique tzigane. Son demi-frère s’appelle Stéphane Martini et il est guitariste de jazz, tendance Brésil.
Après de solides études au conservatoire de liège (un premier prix à 17 ans), il a voulu briser les carcans, qui l’étouffaient. Connaissant le classique, de Bach à Paganini, il en est venu à jouer le jazz manouche de Django et de Grapelli, le bebop de Charlie Parker, le free jazz aussi, et ensuite il s’est créé un langage personnel.
Son animation est basée sur l’improvisation, mêlant tous les styles qui l’ont marqués. C’est époustouflant. Mais il chante aussi (Charles Trenet, par exemple) et dit la poésie, avec une voix et une intensité remarquables.
Bref, c’est un personnage et un artiste à découvrir, et qui vous fera découvrir ses mondes multiples. Son but: communiquer en cassant les barrières entre les genres musicaux, barrières qu’il qualifie d »infâmes », et qui sont imposées par les medias, notamment aux jeunes, en leur injectant les produits « avariés » de la variété.
Sortir l’art des cimetières pour le rendre à la vie intime et au destin de l’homme; vivre l’art en liberté: c’est fou, non?
Marie Hallynck & Jill Lawson
Jeunes filles en paire
Marie HALLYNCK (20 ans) est devenue une des valeurs sûres de notre musique classique. Fille de deux pianistes professeurs et soeur d’une harpiste tout aussi douée qu’elle, Marie, violoncelliste, conquiert son public par son talent, fait de musicalité et de technique, mais aussi par sa volonté, son charme, sa vivacité.
Après s’être révélée en remportant à 12 ans le concours télévisé « Jeunes Solistes » de la RTBF (elle a d’ailleurs fait une tournée JM. à cette occasion), Marie a travaillé avec Edmond Baert, dont elle est devenue l’assistante. Elle se perfectionne à l’étranger quand elle en a le loisir, à Moscou ou à Bloomington (USA). En 92, elle a remporté le 3ème prix au concours télévisé européen, sorte d’Eurovision classique, où elle représentait la Belgique, avec une interprétation magnifique du 1er Concerto de Chostakovitch.
Jill LAWSON (20 ans) est américaine. Depuis longtemps, elle est considérée comme un enfant prodige du piano. Vive, enjouée, elle joue la musique avec talent et fraîcheur. C’est un de nos plus sûrs espoirs (elle habite Anvers). Elle a remporté déjà quelques premiers prix, notamment au concours 91 du jeune pianiste, à Lille.
Toutes deux ont étudié à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth.
Leur choix s’est porté sur un répertoire original, comprenant Martinu, Prokofiev et la sonate « Arpeggione » de Schubert.
Uniquement en concert public.
Joseph Baert & Roumania Stantcheva
Schubert, une vie pour le lied
Le lied (pièce vocale à une voix, généralement accompagnée au piano, qui met en valeur un court poème) est au coeur de l’oeuvre de Schubert, auteur dans sa courte vie, d’environ six cents lieder. Schubert emprunte des textes aux plus grands poètes du moment : Goethe, Schiller, Heine, Novalis… ; ainsi se trouve réalisé ce rare mariage de la poésie la plus inspirée et de la musique la plus sensible. Pure de toute compromission intellectuelle, cette musique ne fait pas de mot à mot : l’inspiration n’y est pas tributaire de la qualité littéraire du poème, mais du sentiment poétique général.
La partie de piano trouve dans les cycles de lieder le terrain le plus favorable à son expansion.
Lorsque Schubert est mort, un an après Beethoven, il avait trente et un an. Seuls quelques intimes avaient pu se rendre compte de la grandeur de son oeuvre ; mais certains de ses lieder avaient fait le tour de Vienne.
Grand connaisseur de la langue allemande (il est né de mère autrichienne), Joseph Baert, après avoir obtenu son diplôme au Conservatoire de Bruxelles, et remporté différents prix, se perfectionne à Vienne. Il s’est produit dans la plupart des opéras et festivals de renommée internationale.
Joseph Baert, qui sortit un enregistrement à l’occasion de ses 2S ans de carrière en 1993 , déclara: « j’ai chanté Brahms, Schumann, Wolf… mais je reviens toujours à Schubert. C’est une musique qui dit l’amour de tout ce qui vit, entre le bonheur et le désespoir et qui ne cesse de nous enrichir. Elle est profondément romantique, mais traversée de réminiscences classiques et regarde aussi au-delà de son temps, vers l’être humain éternel. (…) Je ne peux imaginer cette musique que dans un investissement total de ma voix, de tout mon corps, et ma force émotive. »
Accompagné par son épouse, la pianiste bulgare Roumiana Stantcheva, le baryton a une manière incomparable de s’imprégner totalement d’un chant. Le timbre assez sombre est chaleureux et la réserve de puissance impressionnante. De manière réfléchie, il allie l’expression du texte aux exigences de la partition et y joint une compréhension communicative des paroles qu’il chante, allant de l’émotion à l’humour.
Les lieder de Schubert que Josef Baert nous propose seront représentatifs des étapes importantes de la vie du compositeur.
Trio à clavier Capriccioso
Sacré Beethoven
Connaissez-vous Beethoven?
Sans doute avez-vous entendu et même savouré « pour Elise », la symphonie pastorale, la fameuse neuvième ou encore la sonate « au clair de lune ».
Mais le connaissez-vous vraiment?
Etes-vous entrés au creux de son talent de compositeur? Avez-vous perçu sa grande technique musicale? Avez-vous été confrontés à son caractère noir et passionné, à son génie?
C’est au travers du trio à clavier opus 44, avec son thème et ses 14 variations que le TRIO CAPRICOOSO vous invite à sa rencontre, en compagnie du comédien Ruben Garda-Otero qui tient le rôle de Beethoven soi-même.
Votre oreille sera familiarisée à la couleur de cet ensemble instrumental particulier qu’est le trio à clavier.
Vous serez initiés au prindpe musical de la variation qui consiste à varier un thème, à le transformer sans en altérer l’essentiel, en l’ornant, en le transcendant, en donnant l’avantage aux dessins secondaires qui l’accompagnent, en manipulant son rythme, sa mélodie ou son harmonisation, en tirant parti des différents instruments et en leur donnant tour à tour la parole…
Vous entrerez dans le monde des timbres, des nuances et des sonorités propres à chaque instrument (piano, violon, violoncelle) mais aussi caractéristiques du compositeur.
Et l’oeuvre se construira petit à petit devant vous sous les doigts des musiciens.
Altimonte - Trio à cordes, Quatuor à clavier
Présenter la musique classique est devenu difficile. L’important est évidemment de bien l’interpréter; les meilleurs artistes emportent l’adhésion des publics les plus difficiles.
D’autre part, c’est un défi, en Wallonie, de se lancer dans la musique de chambre. liège, par exemple, eut un rayonnement international grâce à plusieurs de ses artistes, notamment Eugène Ysaye, grand violoniste virtuose mais aussi chambriste convaincu, qui suscita et créa de très nombreuses oeuvres, par exemple de Chausson, Franck, Debussy ou encore Lekeu. Il porta loin la renommée de l’école liégeoise du violon, et il ne fut pas le seul, loin de là, d’autres grands artistes liégeois ont sillonné l’Europe à la pointe de leur art.
On est loin du compte aujourd’hui, où la musique de chambre se meurt en Wallonie. Aussi est-ce notre devoir d’encourager les initiatives de qualité.
Le quatuor ALTIMONTE réunit:
Jean SCHILS, pianiste, qui a remporté le concours J.S. Bach à Paris, et dirige actuellement l’académie de musique de sa ville natale, Seraing. Artiste intelligent et curieux, il mène de front la pédagogie et une carrière de soliste et de chambriste ;
Jean-Gabriel RAELET, enseignant au conservatoire de Liège où il a obtenu les diplômes supérieurs de violon et de musique de chambre;
Jean-Pierre BORBOUX, titulaire lui aussi des diplômes supérieurs du conservatoire de Liège, lauréat du Prix Clockers en 1988.
Tous deux ont été membres de l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales, et Jean-Pierre y a été réinvité une deuxième année;
Colette HAUMONT, qui pratique le violon, l’alto et la musique de chambre. C’est l’alto qu’elle a choisi finalement: c’est une grande jeune femme, et son physique l’a orientée vers ce bel instrument.
Ces quatre jeunes musiciens ont choisi d’intepréter et de commenter en détail le mouvement pour quatuor à clavier de Gustav MAHLER, oeuvre inachevée que le compositeur russe contemporain Alfred SCHNITTKE a complétée.
La formation se produira dans les écoles surtout en trio (le piano posant les problèmes que l’on sait). Le trio suivra le même schéma: analyse et interprétation d’une oeuvre, qui sera soit le trio op. 135 en sol majeur (1948) de Joseph JONGEN, soit le grand Divertimento en mi bémol majeur de MOZART.
Le pays des Phones
Sculptures musicales ludiques
Jean-Claude Charlier et Franck PiIlonetto
ont depuis plusieurs années, basé leur travail sur le triple concept de sculptures musicales ludiques.
Us essaient de mettre en valeur non seulement la qualité esthétique de leurs et leur pouvoir évocateur mais aussi leurs qualités sonores et ludiques. Ils emploient pour cela des matériaux comme le bois, le papier, le verre, la terre et le métal, ou encore des tubes PVC, du caoutchouc, etc…
Less échassons
sont des échasses musicales de 2,05 m à 2,70 m, pesant chacune environ 10 kilos. Elles sont constntites en acier sur le prindpe des échasses traditionnelles mais sur lesquelles est ajouté un système de compression d’air à piston qui envoit l’air dans des flûtes en PVC.
Un ressort permet d’actionner le mécanisme et un pied hémisphérique assure une bonne stabilité car elles s’utilisent sur place.
Le pongophone
comprend un jeu de 14 raquettes musicales et 2 ordinaires et des balles dont les rebonds produisent des sons sur une table composée de 44 plaques de verre.
Cela produit une musique aléatoire dépendant des gestes des joueurs, de la hauteur des balles et du nombre de rebonds.
Charles LOOS OLD TIME TRIO - Martine HEBEITE, Tap Dance
Quand les claquettes jazzent
Le bon vieux CHARLEs est de retour, avec son air d’étudiant éternel et ses lunettes sur le bout du nez. Notre funambule du piano, poète attentif, aime les animations J.M. qu’il a pratiquées seul bien souvent.
Cette fois, il nous propose le bon vieux jazz « d’avant guerre », des années 20 à 40, Jelly Roll Morton, Gershwin, Duke Ellington.
On se rappelle qu’à vingt ans, il étudiait le jazz à la Berkeley School of Music de Boston, après une formation classique. Ses complices, depuis, sont de haut niveau, de Toots Thielemans, Chet Baker à Maurane, de Ph. Catherine à Steve Houben et Arnould Massart. il parcourt le monde nonchalamment, un sourire en coin, creusant son sillon inlassablement. A Bruxelles, il a obtenu le prix du concert le plus créatif au Jazz Rallye de 90. CHARLES n’est pas un looser!
Le trio est constitué d’une clarinette, d’une batterie et évidemment d’un piano, formule très en vogue dans ces années-là. Certains morceaux sont illustrés par MARTINE HEBEITE, tap dance, c’est à dire qu’elle pratique la danse des claquettes. Cette double approche, du trio vieux style et des claquettes, est particulièrement riche pour l’initiation au jazz. C’est André Donni qui tiendra la clarinette et Luc VANDEN BOSCH les drums.
MARTINE HEBETIE est comédienne et danseuse classique (élève de Germinal Cassado), moderne (par exemple, chez Guillermo Palomarès à Paris), jazz Cà Londres, New York avec Robert Tucker, assistant de Bob Fosse et de Jérôme Robbins) et enfin les claquettes à Paris et New York. Elle a participé à de nombreux spectacles et comédies musicales comme comédienne, danseuse mais aussi chorégraphe. Elle est aussi professeur d’eurythmie au Conservatoire d’Art dramatique de Bruxelles. Marc Hérouet, notre président, l’apprécie beaucoup. Et c’est un orfèvre!
Sluvahiva
Quatuor de saxophones
Le 7 février 1894 mourait à Paris le génial inventeur dinantais, Adolphe Sax. S’il prit 46 brevets d’inventions ou de perfectionnements d’instruments existants, le plus connu d’entre tous est sans conteste le saxophone qui, lui, n’avait pas d’ancêtre. Adolphe Sax ne se contenta pas de créer un instrument, il conçut une famille allant du plus aigu, le sopranino, au plus grave, la contrebasse, en passant par le soprano, l’alto, le ténor, le baryton et la basse. Ces instruments apportent un timbre chaleureux absolument nouveau et séduisant dans une forme nouvelle (que l’on qualifie de sensuelle), en cuivre et non plus en bois.
Un Comité « Année internationale Adolphe Sax » s’est constitué à Dinant pour commémorer le centenaire de sa mort, ainsi que promotioner et valoriser cet instrument, prindpalement révélé par des musiciens de jazz. Du « New Orleans », popularisé en Europe par le soprano de Sidney Bechet, aux audaces les plus folles et les plus « free », en passant par les deux grands du saxophone de jazz « classique » (Lester Young et Coleman Hawkins), la révolution parkérienne et ces géants que sont John Coltrane et Sonny Rollins, toujours sur le devant de la scène, … tous sont précurseurs et/ou novateurs. Deux groupes illustrent cette année SAX : SLUVAHIVA et SAXCESS qui nous vient du bout du monde, la Nouvelle-Zélande.
Le quatuor de saxophones Sluvahiva (ce terme reprend les deux premières lettres du nom de chacun des musiciens), dont les prestations publiques sont toujours saluées avec enthousiasme par la presse spécialisée, interprète des arrangements originaux de compositions personnelles et de standards qui vont du jazz au country et western.
La séance s’ouvre sur l’exécution d’une pièce d’Arnould Massart. On passe en revue la famille des saxophones, le principe de l’improvisation et de son rôle dans notre musique, l’évocation d’Adolphe Sax, de la production d’un son au saxophone, en terminant par l’exécution d’une pièce un peu plus expérimentale et amusante dans laquelle sont exploitées les techniques inhabituelles du saxophone. Nos musiciens veulent faire connaître aux jeunes le saxophone qui est plus facile d’accès qu’ils ne le pensent. Nombre de jeunes ont découvert le saxophone lors de prestations télévisées de saxophonistes de renom et ont souhaité ensuite en jouer. Les listes d’attente sont bien longues devant les classes de-saxophones !
Extraits d’une interview de Pierre Vaiana (spécialiste du sax soprano en Belgique et leader du groupe) : « Le soprano, je n’ai pas dû le choisir, c’est mon instrument … c’est l’amour de toute une expression. … Je veux essayer d’exprimer ce que je ressens le plus naturellement possible, et ça c’est l’essence du jazz : être naturel, spontané et, en même temps, tout à fait soi. Le jazz est devenu un langage universel. … Dans le jazz, le rapport entre composition et improvisation est constant. Il n y a pas de compositeur, au même titre qu’en musique classique où quelqu’un écrit tout de la première à la dernière note. En jazz, on écrit un support pour l’improvisation. » In Jazz in time, n°4, février – mars 1993.
Avec
Ben SLUYS, saxophone alto
Pierre VAIANA, saxophone soprano
Joe HIGHAM, saxophone ténor
Bo VAN DER WERF, saxophone baryton
Lamogoya
Rythmes noir et blancs
Vous prenez une contrebasse, des saxophones de toutes tailles, une collection de percussions afro-cubaines et brésiliennes, des marimbas, des flûtes, des claviers et un balaphon. Ajoutez un soupçon de rythmes africains, mélangez avec un petit peu de jazz et de musique répétitive. Vous mettez le tout entre les mains de musiciens imaginatifs et vous obtiendrez le groupe de musique métissée Lamogoya. Toute Personne un peu sensible aux rythmes africains modernes peut se laisser tenter.
Emilien Sanou, percussionniste du Burkina Faso, petit pays de l’Afrique de l’Ouest (ex Haute-Volta), pratique quotidiennement le continent noir sur son instrument, le balaphon, sorte de xylophone construit au moyen d’éléments tirés de l’environnement naturel africain. Sa nouvelle condition d’étudiant bruxellois en 1980, s’accommode de participation aux fêtes africaines au moment même où la musique noire séduit le vieux continent.
le son particulier du balaphon, fabriqué par Emilien lui-même, tient à ce que les touches de l’instrument soient posées sur un cadre – taillé dans un arbre de la famille du palissandre – qui maintient des calebasses – cosses séchées d’un fruit – dont les dimensions varient avec le degré de tonalité recherchée. Percée de plusieurs trous recouverts d’une membrane en cocon d’araignée, la calebasse vibre et donne au balaphon son timbre légèrement métallique.
En 1982, Emilien Sanou fonde le « Lamogoya », un groupe international dont le nom signifie en « Bobo-fing », une langue que l’on parle au Burkina Faso, « la famille » dans son sens le plus large, avec tous les cousins les plus lointains, les amis, les connaissances: lamogoya, c’est la musique de la grande famille des musiciens du monde, de la « World Music » avant la lettre!
Emilien n’est pas un pédagogue comme les autres: pressé par le besoin d’innover et d’exposer une méthode facile pour un instrument qui ne l’est. pas vraiment, « entraîné » par des dizaines d’animations, il imagine des mouvements rythmiques et des rythmes chantés sur des tambours « ou tout instrument du même genre ». Apprivoiser le rythme et démystifier la complexité apparente de la frappe africaine. je voudrais donner aux gens le moyen d’être indépendant sur le rythme, d’avoir le réflexe en eux-mêmes et d’aimer la musique africaine. Pourlacomprendre, ilfautbeaucoupl’écouter. »
Avec
Emilien SANOU, balaphon, percussions
Henri GREINDl, basse et contrebasse
Daniel STOKART, saxophones
Pascal CHARDOME, claviers
Baudouin DEHAYE, marimbas, percussions
Antonio REINA, batterie
Le groupe sera formé en quatuor pour les animations scolaires et garantit la présence d’Emilien Sanou.
Jean-Louis Daulne
Onomatopoiia
Onomatopée: n f du grec onomatopoiia « création poiein « faire ») de mots (onoma) ». Création de mot suggérant ou censé suggérer par imitation phonétique la chose dénommée; le mot imitatif lui-même (ex.: gazouillis, roucoulement, boum, susurrer, vrombir). Petit Robert 92.
Des mains traversent l’onde de clarté des spots en dialogue rythmique.
Des doigts percutent la joue de l’homme telle une peau de tambour et appellent la voix.
Des sons naissent, qui imitent des instruments, usent du micro avec grand art. Ce sont des onomatopées. Harmonie imitative.
L’homme dialogue avec le pianiste et ses cordes frappées, avec le guitariste et ses cordes pincées, avec les cordes vocales du public qu’il fait chanter.
Sons ouverts ou fermés, nasaux ou gutturaux, sensations de l’ouïe produites par aspiration et souffle…
L’homme chante du soul-rock, du blues, de la musique rythmée. Son orchestre, c’est lui qui le suggère, par ses onomatopées, ses percussions du corps, de la tête, frappés, caressés. Un homme- orchestre. Un homme-musique, et aussi un animateur : JEAN-LOUIS DAULNE. Un métisse, une musique métisse, un art et un virtuose. Sa soeur Marie est le leader des Zap Mama, un monde de femmes lui aussi rythmé et métissé, qui s’inspire du concept de JEAN-LOUIS : Onomatopoiia
Badiane
Musique métisse et d'épices
Scintillante comme l’anis étoilé, rayonnante comme l’ombellifère aromatique dont elle porte le nom, la musique de Badiane charme l’oreille par ce curieux mélange de jazz et de folklore universel qui fait sa particularité.
Des instruments aussi différents que le violon, le banjo ou les tablas indiens, la mandoline ou le zarb iranien, la contrebasse ou le vibraphone, accordent et marient leurs timbres pour une musique tout à fait originale.
Les musiciens nous convient à voyager à travers les styles (classique, baroque, country, jazz, traditionnel) et nous emmènent à la découverte de ces instruments à cordes et à percussion: ils nous racontent leurs origines, leur histoire, et nous en présentent les possibilités mélodiques, rythmiques et techniques.
Tout en sollicitant l’oreille par des sonorités peu connues, le regard par des instruments originaux, l’imagination par l’exotisme des couleurs, cette animation propose un éventail de découvertes et de connaissances musicales et ethniques.
La démarche du groupe, très créative, n’en est pas moins hautement pédagogique, concrète, émaillée de nombreux exemples, et les élèves pourront participer à une polyrythmie endiablée.
AvecGuy DONIS, banjo, mandoline
Baudouin DEHAYE, tablas, zarb, vibraphone Ireneusz GRABOWSKI, violon, piano
André KLENES, contrebasse
Talika Koumi
Chants judéo-espagnols
Dans l’Espagne des trois religions – avant 1492 – Juifs, Musulmans et Chrétiens parlaient les dialectes régionaux de l’Espagne, que les Juifs expulsés emportèrent alors avec leur culture bien hispanique. Ils se répartirent dans tout le bassin méditerranéen. Le judéo-espagnol, différencié vers 1620 de la langue d’origine par une série d’emprunts aux langues des pays- hôtes, est en quelque sorte un musée vivant de l’Espagne de 1492, et il en est de même pour la littérature orale contée, chantée ou dite. Les Juifs séfarades descendent de ces communautés expulsées du Continent Ibérique.
De tradition orale, la musique judéo-espagnole trouve son origine en Espagne bien avant la date fatidique de 1492. Après l’expulsion des Juifs, cette musique a voyagé à travers tout le bassin méditerranéen, s’imprégnant des rythmes et modes locaux.
Il a fallu l’enregistrement, dans les années 80, de romances séfarades par Esther Lamandier, pour que le grand public découvre la richesse de cette musique. Dans son sillage sont apparus d’autres chanteurs, d’autres ensembles pour faire revivre ces mélodies vieilles d’au moins 500 ans.
Talita Koumi, qui veut dire « Petite fille lève-toi » en Araméen, (c’est aussi un lieu de rencontre bien connu à Jérusalem) s’inscrit dans ce renouveau de la culture musicale judéo- espagnole. Le groupe (créé en 1993) intègre les mélodies traditionnelles mais les interprète dans un style original. Certaines mélodies continuent à être chantées a capella, d’autres sont enrichies par des arrangements modernes à la guitare et aux percussions.
La chanteuse Michèle Baczynsky traduit et explique les chants ainsi que les fêtes juives et les événements de la vie dans lesquels ils s’inscrivent.
Talita· Koumi captive par l’intensité des chants, la variété de styles musicaux venus d’Espagne, des Balkans, de la Grèce…
Nous assistons en somme à la fusion de plusieurs cultures sur plusieurs siècles, qui se sont réunies pour nous charmer et qui forme le lien d’une communauté avec sa terre d’origine.
Avec
Michèle BAClYNSKY, chanteuse
Willy BOK, guitare
Pierre NARCISSE, percussions
Tandem (danse)
Haute Voltige
Michèle Noiret et Bud Blumenthal se sont rencontrés en 1989. Il est américain, elle est belge. Danseurs et chorégraphes, ils s’affirment aujourd’hui tous deux comme figures du renouveau de la danse contemporaine. S’ils appartiennent à la même génération, ils viennent cependant d’horizons très différents. En se fondant sur l’intensité physique de leur travail, ils se nourrissent de leurs influences respectives en les enrichissant. La fusion de leurs deux sensibilités artistiques donne naissance à une théâtralité de la danse qui, au-delà des attitudes superficielles des cultures respectives, les unit dans une expression humaine essentielle.
Ils nous proposent une introduction au monde de la danse contemporaine, à travers la démarche spécifique de leur compagnie TANDEM.
Ils présenteront des extraits de leur répertoire, en solo et en duo.
Courts exposés et démonstrations alterneront, évoquant les qualités physiques et mentales requises du danseur, décrivant les différents principes qui régissent le mouvement, le travail de mise en forme chorégraphique et son rapport à la musique, les notions de rythme, d’espace, …
Les deux chorégraphes-danseurs proposeront au public de leur donner des indications précises: travail d’une certaine partie du corps, direction du mouvement dans l’espace, rapidité du geste ou lenteur, … Ils exécuteront différents mouvements selon lès critères donnés par les élèves, pour aboutir à une courte chorégraphie collective.
Cette séance a été très appréciée lors des tournées J.M. de la saison 93-94.
Avec l’accord des responsables ministériels de la danse, nous avons décidé de continuer cette saison encore, leur travail exemplaire aux Jeunesses Musicales.
Michel Gentils (France) & Shyamal Maitra (Inde)
Les sons du monde
A travers des musiques du monde entier et des instruments nombreux et variés aux sons particulièrement riches, ce spectacle vise à faire découvrir aux jeunes publics une dimension fIne de l’écoute. Michel Gentils et Shyamal Maïtra, c’est la rencontre de deux musiciens, au parcours éclectique, et ouverts de façon très concrète aux musiques du monde -le voyage fut leur principale école. Basé sur les phrases rythmiques complexes des tablas et des dix notes qu’arrive à combiner le guitariste sur sa « douze cordes », c’est un véritable dialogue qui s’établit entre des instruments qui, s’ils sont issus de cultures différentes, semblent faits l’un pour l’autre. Sculpteurs de sons, ils attachent tous deux une attention toute particulière à la qualité et à la finesse des timbres et enrichissent leur palette d’autres sonorités originales.
De cette double rencontre est née une musique riche en couleurs sonores, en rythmes, traversée d’influences multiples, aux confins du jazz, des compositions personnelles où l’improvisation tient une large part.
Michel Gentils et Shyamal Maïtra évoluent avec aisance parmi un éventail extraordinaire d’instruments hétéroclites et insolites tels que guitare folk à 6 et à 12 cordes, flûtes en terre (Isokas – Amérique du Sud), ocarinas, fujara (grande flûte – Slovaquie), guimbardes, baton de pluie (Chili), tablas et ghatam (Inde), Berimbao (arc musical – Brésil), Caxixis (maracas – Brésil), tambour d’aisselle (Afrique), gongs, bols chantants et crotales (Tibet), shakers (Bolivie et Afrique), sifflets en bois et appeaux…, que non seulement ils montrent aux jeunes, mais surtout les racontent et les font vivre devant eux. Une séance que l’on ne sait comment qualifier de spectacle ou tant les deux aspects sont étroitement liés.
Michel Gentils, né en France, acquiert aux Etats-Unis les bases techniques de la guitare à 12 cordes (dont il est reconnu comme le spécialiste mondial), qu’il introduit en France dès 1978 et adapte ensuite à des styles de musique extra-européenne. Il a tourné avec beaucoup de succès aux Jeunesses Musicales en 93/94.
Shyamal Maïtra, né à Calcutta (Inde) dans une famille de musiciens classiques célèbres, suit un enseignement intensif dans l’art des tablas (percussions). Il aborde très tôt la musique occidentale (rock, jazz) et vit en France depuis 1978.
Saxcess (Nouvelle-Zélande)
Quatuor de saxophones
Un des plus grands facteurs d’instruments de musique, le créateur du génial saxophone est né à Dinant en 1814 et mort à Paris en 1894. Sa ville natale fête actuellement le centenaire de sa mort par de nombreuses activités, dont certaines avec les Jeunesses Musicales.
Adolphe SAX a présenté pour la première fois toute une famille de saxophones a l’Exposition de Paris de 1849.
Les travaux de Sax reposent sur une constatation fondamentale d’acoustique qu’il est très probablement un des premiers à faire et à énoncer, à savoir que le timbre d’un instrument est déterminé non par la nature du matériau employé mais par les proportions données à la colonne d’air.
Les instruments à vent en cuivre de cette époque manquent totalement d’homogénéité : certains sont munis de pistons, d’autres de clefs: le doigté est diversifié et l’échelle musicale fort incomplète, de plus la tenue de ces instruments est rendue difficile par leurs formes disparates. Les premières recherches de Sax tentent de remédier à tous ces inconvénients, et il réussit avec succès par la création de saxotrombas et de saxhorns qu’il construit en famille de manière à couvrir toute l’étendue de l’échelle musicale.
Grâce à la découverte d’Adolphe SAX, les fanfares, les orphéons et les musiques militaires de l’époque connaissent un bouleversement sans précédent.
Plus tard, Massenet, Bizet, Saint-Saëns vont introduire le saxophone dans leurs oeuvres symphoniques. Et le premier à comprendre d’emblée ses énormes possibilités fut Hector Berlioz.
Mais c’est incontestablement le jazz qui a donné au saxophone ses véritables lettres de noblesse.
Deux quatuors de saxophones réalisent une touméeJ.M. cette saison: SLUVAHIVA (jazz) et SAXCESS; de Nouvelle-Zélande (classique et jazz notamment).
Ces derniers sont des spécialistes des concerts à l’école et travaillent pour les Jeunesses Musicales de Nouvelle-Zélande: trois jeunes femmes et un homme: Rachel, Moïra, Debbie et Graham. Ils s’appellent SAXCESS et se partagent les saxophones ; ils jouent tous les instruments de la famille, du sopranino à la basse en passant par le soprano, l’alto et le ténor. Leur répertoire va de Boccherini à Ravel, de Frescobaldi à Bartok, de Gershwin à Glen Miller, de Scott Joplin à Thelonius Monk, de Henri Mancini à Dave Brubeck. Bref, comme i l sied aux Jeunesses Musicales, ils veulent montrer comme il est chouette de jouer (et d’écouter) toutes les musiques de qualité. Leur truc, c’est les couleurs musicales, et comment le compositeur les utilise, les combine. Ils montrent aussi comment un groupe musical travaille, répète, communique les différents styles.
Ces musiciens nous viennent de Nouvelle-Zélande, qui se trouve à l’est de l’Australie. Par
rapport à nous, ils ne peuvent venir de plus loin. Comme les enfants le croient, ils vivent la tête en bas (à moins que ce ne soit notre cas, par rapport à eux!). Pays du kiwi (l’oiseau), et des kiwis (le fruit), c’est aussi celui des sources chaudes. Colonisés par les Anglais, les Néo- Zélandais sont très British. Mais l’une des musiciennes parle le français.
Choeur Adolphe Fredrik (Suède)
50 jeunes filles en choeur
Une cinquantaine de jeunes filles suédoises en voix, cela a de quoi étonner. Ici peut-être, mais en Suède, le chant choral figure en tête, avec le hockey sur glace, parmi les activités les plus populaires; une personne sur dix en moyenne le pratique.
L’Ecole de Musique Adolf Fredrik de Stockholm est la plus célèbre école de chant suédoise. Elle fut créée en 1939 par Hugo Hammarstrôm (1891-1974), grand maître de choeurs d’église, qui fut aussi à l’origine de la naissance des premières chorales dans les écoles publiques de Stockholm.
Suscitant des milliers de candidatures, l’école accueille chaque année des filles et des garçons âgés de 10 à 16 ans, qui reçoivent, en plus de leur formation générale, une éducation musicale. Il y a plus de trente choeurs au sein même de l’école. Celui des Jeunes Filles est de loin le meilleur, les places y sont chères, la qualité remarquable, les exigences aussi! Elles répètent deux fois par semaine et abordent tout le répertoire choral.
Le travail porte ses fruits : le Choeur de Jeunes Filles Adolf Fredrik compte parmi les meilleurs choeurs de jeunes d’Europe et se produit régulièrement en tournée à l’étranger.
Il a interprété un grand nombre d’oeuvres en première audition, « donné des concerts à la radio et à la télévision. Il prête souvent son concours à l’Opéra Royal de Stockholm.
De nombreux prix remportés dans les concours internationaux traduisent sa renommée: en 1983 et 1985, il reçoit le premier prix du concours international Zoltan Kodaly en Hongrie, en 1986 deux premiers prix au 2ème concours international de choeur d’enfants à Nantes, en 1990 le premier prix du concours de choeur de la BBC, « Let the People Sing ». En 1991, le Choeur de Jeunes Filles Adolf Fredrik a gagné le premier prix du concours international de choeur de Tolosa, en Espagne, en compétition avec 150 choeurs européens.
Bo Johansson, leur Maître du Choeur, a fait ses études au ConseIVatoire Royal de Musique de Stockholm. Il crée le Choeur de Jeunes Filles Adolf Fredrik en 1971. Il a été le Maître du Choeur de l’Association Nationale des Choeurs et membre du « Korsam » (organisme regroupant tous les choeurs en Suède). Il a également été le professeur de nombreux maîtres de choeurs et choristes scandinaves et a reçu différentes distinctions pour sa contribution à la musique chorale contemporaine.
C’est la deuxième tournée de ce choeur au sein de nos Jeunesses Musicales, en collaboration avec le mouvement choral. La première, en 1988, fut triomphale.
Witiza (France)
Sacré Charlemagne!
Ils sont quatre, deux chanteurs, deux instrumentistes de trois pays, l’Espagne, la Belgique et la France. Ils invitent au voyage dans le temps médiéval, de la monodie grégorienne à l’ars antiqua des polyphonistes. Telles les racines de l’arbre, la mélodie grégorienne donne vie et inspiration à des compositions très diverses, hoquets, motets, conduits ou organa doubles et fleuris, extraits de manuscrits conservés dans la région de Witiza, comme le tonaire et le chansonnier de Montpellier.
Chaque mot savant est expliqué et illustré. Les musiciens recherchent une reconstitution sonore authentique, mais aussi et surtout le plaisir à partager la découverte essentielle qui a donné à l’Occident sa véritable personnalité musicale: la polyphonie.
Les instruments sont, outre les percussions, les flûtes médiévales, la chalemie, la bombarde, la cornemuse, la sacqueboute.
Mais qui était Witiza ?Il est mieux connu sous le nom de Saint Benoît d’Aniane. Ami personnel et conseiller de Charlemagne et de Louis le Pieux, il sut notamment mener à bien la grande réforme de l’ordre des Bénédictins.
Les quatre artistes du groupe ont réalisé de nombreuses séances d’animation scolaire: ce sont des pédagogues aussi. Sophie Jacques de Dixmude est la belge du groupe. Son frère, Benoît, est responsable de musique à la télévision belge. Sa spécialité : la sacqueboute, ancêtre du trombone.
Le nom de la séance : de Charlemagne à Saïnt-Louis.
Nous allons enfin découvrir la vérité sur ce sacré Charlemagne, devenu héros d’un feuilleton 1V et d’une chanson de France Gall !
BOURG SAINT MAVRICE : excellent contact des animateurs avec les enfants… qualité de la prestation…
SAINT BERON: travail sérieux exécuté par une compagnie de talent…
LANSLEBOURG : contenu riche… à la portée des enfants… vocabulaire adapté… grande variété d’instruments permettant une très bpnne approche historique… la séance a paru trop courte…
MERY : bilan très satisfaisant… une heure qui est passée très vite, trop vite… contenu très riche… explications données avec beaucoup d’humour…
Ces propos sont extraits des rapports des enseignants et des responsables des établissements visités.
Tuyo (Canada)
Les plombiers percutants
Prenez des tuyaux de toutes les longueurs, de tous les diamètres, de toutes les matières (pvc, métal, peaux, carton, alu…) et assemblez-les solidement.
Vous aurez ainsi créé des instruments nouveaux et inattendus.
Utilisez trois percussionnistes aguerris, ajoutez-y quelques grains d’imagination, saupoudrez d’énergie, et vous obtiendrez une musique inédite, à nulle autre pareille.
Pour lier la sauce, n’hésitez pas à répéter et à entrelacer avec un plaisir évident ces rythmes venus d’ailleurs .
Jouez, combattez, conversez avec vos instruments et vos masques sonores. Soyez tantôt vigoureux, tantôt doux et charmeurs.
N’hésitez pas à dialoguer avec vos auditeurs et mieux encore à leur proposer en fin de parcours de voir de plus près et d’expérimenter toutes vos inventions.
Les musiciens montréalais qui ont créé de toutes pièces cette performance parlent de leur musique comme d’une musique de société de survie. Leurs instruments fabriqués, disent-ils, avec les restes du monde moderne, ont pour noms metallophone, tortue, galère, l’éléphant et bien d’autres. Leur musique a des parfums de rythmes primitifs africains, de sonorités orientales mais reste familière à nos oreilles occidentales.
C’est en 1987 que le percussionniste Carol Bergeron a fondé le groupe TUYO avec Benoit Brodeur, musicien pluri-disciplinaire, et Carole Beaulieu, formée dans le domaine du théâtre.
Vier Op'n Rij (Flandre)
Flûtes à bec puissance 4
Le Flanders’ Recorder Quartet – « Vier op’n Rij » est né en novembre 1985.
L’ensemble a choisi la formule du quatuor. La question du répertoire est difficile: durant la Renaissance et à l’époque baroque, les nombreuses pièces pour flûte à bec sont accompagnées d’un instrument ou d’un orchestre. Nos musiciens font des arrangements de pièces qui concernent ces époques, ainsi que celles du moyen-âge et du classique.
Interrogé sur leur sens de l’humour lors des séances d’animation J.M. que le groupe donna en 1989, Bart Spanhove déclara: « C’est primordial pour un groupe tel que le nôtre. Un quatuor de flûtes à bec est au. départ une formation originale, et certains de nos arrangements sont pleins d’humour et très ludiques. Rien que notre nom est drôle: « Vier op’n rij »: il s’agit d’un nom qui sonne très bien en Flandre, mais qui ne fait pas très sérieux. Vous connaissez sans doute le jeu « Puissance 4 » en français, c’est ce que veut dire « Vier op’n rij »: un nom qui ne nous a pas empêché d’avoir des concerts. »
Le quatuor a été lauréat de divers concours internationaux de musique de chambre: le concours Erasme, le Concours d’Illzach, le Prix du Public Link. Mais le couronnement de cinq années de collaboration eut lieu en août 1990, quand l’ensemble obtint le Premier Prix du célèbre Concours à Bruges, prix qui n’avait été attribué que trois fois depuis 1964.
Le quatuor s’est produit dans les plus prestigieux festivals d’Europe, d’Amérique du Nord et du Sud, et au Japon. L’ensemble a également donné des d’interprétation (master-classes) et réalisé des enregistrements pour diverses chaînes de radio et maisons de disques. Le dynamisme avec lequel ils abordent, ensemble, la musique pour flûtes à bec et la cohésion de leur jeu, ont valu des débuts extrêmement brillants au Concertgebauw d’Amsterdam.
L’ensemble « Vier op’n rij » travaille également avec des compositeurs contemporains, et une vingtaine d’oeuvres ont déjà été spécialement écrites pour eux.
La virtuosité déployée lors d’un programme éclectique (un voyage du moyen-âge à aujourd’hui) fait de chaque concert un événement. La presse et les jurys internationaux louent leur perfection technique, leurs sonorités homogènes et la fidélité de leurs interprétations.
Ils jouent sur plus de cent flûtes à bec réalisées par les facteurs les plus renommés, mesurant de 15 cm pour la plus petite, jusqu’à plus de 2 m de haut pour la plus grande basse, et ont des copies d’instruments d’époque pour les programmes de musique ancienne.
Avec
Bart SPANHOVE
Geert VAN GELE
Paul VAN LOEY
Joris VAN GOETHEM
Les Boréades (Canada)
Baroque façon Québec
Le quatuor de musique baroque Les Boréades (groupe qui nous est proposé par les Jeunesses Musicales du Canada), a été créé à l’initiative de Francis Colpron, le flûtiste du groupe. Grand admirateur de l’oeuvre de Jean-Philippe Rameau, il désirait aussi faire partager son intérêt pour la musique des XVIIe et XVIlle siècles. Il tente avec des musiciens de talent de
faire revivre ce répertoire riche et encore trop peu exploré. L’approche valorise une interprétation la plus fidèle possible des oeuvres de cette époque grâce à l’utilisation d’instruments baroques et au respect des règles de la ancienne.
L’expérience individuelle de chacun des musiciens bien connue dans le monde musical québécois. Boursiers, pour la plupart, de différents organismes culturels, tels que le Conseil des Arts du Canada et le Ministère de la Culture du Québec, ils occupent des postes importants au sein d’organismes spécialisés en musique ancienne tels que le Studio de Musique ancienne de Montréal, Tafelmusik de Toronto, l’Opéra-Atelier de Toronto, les Violons du Roy, la Petite Bande en Belgique et les Arts Florissants de Paris. C’est à titre de membre de l’ensemble Les Agrémens que trois d’entre eux remportèrent en été 1993 le troisième prix d’interprétation du prestigieux concours de musique de chambre du Festival Musica Antiqua de Bruges.
Lors de la tournée qu’ils effectueront pour nos Jeunesses Musicales Les Boréades aborderont le XVIIe siècle italien, allemand et français.
AvecMarie BOUCHARD, clavecin
Francis COLPRON, flûtes
Susie NAPPER, viole de gambe et violoncelle baroque Hélène PLOUFFE, violon baroque
Koteba (Côte d'Ivoire)
Corps et sons d'Afrique
Guinéen établi en Côte-d’Ivoire, à Abidjan, Souleymane Koly a fondé l’ensemble KOTEBA en 1974.
Il a voulu donner à son groupe le nom d’un rituel traditionnel débutant par une procession qui se développait en spirale. Cette tradition d’origine malienne portait en effet le nom de « koteba », ce qui signifie « escargot » en langue bambara.
Mêlant étroitement musique, danse et théâtre, le « koteba » dépeignait le quotidien et les difficultés sociales avec humour et dérision, et se vivait comme un espace privilégié de prise de parole et d’expression.
« ko-te-ban » se traduit également par « rien ne finit jamais », autrement dit: « on n’arrive jamais au terme du savoir ». On verra là un sens plus profond à l’appellation choisie pour l’ensemble, mise en garde contre l’orgueil et l’intolérance.
Souleymane Koly a accueilli dans son groupe des artistes venus du Mali, de Guinée, du Sénégal, du Burkina, du Ghana et de Côte-d’Ivoire.
Son intention était et reste toujours de faire de Koteba l’héritier du patrimoine culturel de la région mandingue en même temps que le reflet de sa réalité actuelle, et de s’approprier ce « répertoire » pour une création personnelle et engagée.
Nous pourrons voir trois danseuses-chanteuses, entendre un flûtiste peulh, un joueur de kora (harpe), un batteur de djembés (percussions) et écouter les fables d’un conteur griot.
Les tambours crépitent, les mélopées traditionnelles s’exhalent, la flûte enivre tandis qu’au son du djembé, la danse nous entraîne dans son tourbillon.
Laissons-nous emporter: c’est l’Afrique!
Bauls (Inde)
Les troubadours fous du Bengale
Les Jeunesses Musicales accueillent cette année l’une des cultures les plus authentiques de la société rurale bengali: celle des BAULS.
La renommée des musiciens baûls, originaires de l’Ouest du Bengale, remontent à la nuit des temps. Appartenant à la famille des « troubadours » ou « mendiants d’amour », ils colportent de village en village des chants mystiques de haute poésie en s’accompagnant d’instruments de musique rudimentaires dont ils jouent avec énergie. En général, les BAULS portent des vêtements orange ou safran ainsi que des colliers de cristal, de coquillages et de graines de lotus autour du cou. Ils laissent pousser leurs barbes et nouent leurs cheveux en chignon au sommet de la tête, ce qui leur donne une silhouette androgyne.
C’est le poète Tagore qui, le premier, a fait connaître les BAULS à l’extérieur, louant la spontanéité, le génie poétique, l’esprit libre associé à la profondeur mystique qui les distinguent de tout autre musicien ou chanteur. Depuis sa formalisation au XVIe siècle par le grand réformateur Chaitanya, le mouvement spirituel baûl s’est affirmé par son insoumission à tous les systèmes et à tous dogmes. La voie du BAUL, c’est de « marcher à l’envers ». Or, qui est le mieux placé pour cette attitude insensée sinon le fou, le sage farceur ou le troubadour errant? Le mot « baûl » signifie bel et bien le « fou », plus exactement celui qui est « cinglé par le vent » ou « emporté par le souffle », le divin étant le seul courant auquel le BAUL s’abandonne vraiment. Le BAUL ne privilégie pas un dieu plutôt qu’un autre. Peu lui importe les formes divines extérieures, « Celui qui vit dans son coeur » est la seule cible qu’il veut atteindre. Le baulisme est en fin de compte plus un état d’être qu’une religion.
Les chants sauvages, mystiques et dévotionnels des BAULS sont extraits du répertoire poétique du XVIIe siècle, mais surtout du XIXe siècle. Aujourd’hui, certains poètes écrivent encore des chants qui s’ajoutent au répertoire traditionnel de transmission orale. Les BAULS accompagnent leurs chants en jouant de différents instruments à cordes et de percussions souvent de facture singulière. Ils utilisent principalement l’ektara (ek = un, tara = corde) qui leur sert de bourdon . L’instrument est tenu et se joue d’une seille main. Il est habituellement accompagné de l’autre main par la petite timbale, duggi, portée en bandoulière sur le ventre. On rencontre aussi le goba, une sorte d’ektara sans manche, le dotara ou luth à quatre cordes, les kartal ou cymbalettes de bronze et le dubki, un petit tambour sur cadre à une peau. En général, les BAULS dansent en interprétant leurs chants. Pour rythmer leur pas, ils accrochent alors des grappes de grelots ou nupur à leurs chevilles.
Les Abenaki (Canada)
Les mélopées amérindiennes
Les Abenaki (Wabanaki -littéralement ceux du soleil levant, c’est-à-dire ceux de l’Est, sont des Indiens du groupe Algonquin, répartis entre plusieurs communautés au nord des Etats- Unis (Maine et Vermont) et au sud du Québec (entre Montréal et Québec).
Ils sont très actifs actuellement pour sauver leur culture, affirmer leur identité et faire connaître leurs traditions et leur histoire.
Les cinq chanteurs du groupe représentent trois générations et leur répertoire va de la tradition, chants sacrés et rituels, à de nouvelles compositions chantées en abenaki (plus rarement en anglais). Comme le dit le fondateur du groupe, Rick O’Bomsawin, ils ont pris quelques libertés avec la tradition de manière à avoir un répertoire qui corresponde à la situation actuelle et aux différentes générations présentes dans le groupe.
La tradition veut que les chants se chantent en groupe, assis autour du tambour (sorte de grosse caisse posée à plat) sur lequel chacun frappe. Les mélodies sont très simples, répétitives, obsédantes, comme tous les chants indiens d’Amérique du Nord. Le groupe Abenaki est assez représentatif de ce type de tradition: importance du tambour, instrument sacré et unificateur, chants en cercle autour de l’instrument. Le répertoire est constitué de chants en relation avec les saisons, les travaux, les animaux, la forêt …
Les chants nouveaux se chantent sur accompagnement de guitare, sortes de ballades folk. La présence du tambour et de l’ensemble des chanteurs dans le répertoire moderne donne aussi beaucoup d’unité et de crédibilité à celui-ci. La division entre tradition et folk song est peu perceptible, comme si la préoccupation, la nécessité de chanter et de donner un sens aux chants restait la même.
Mais il y a surtout dans cette musique un impact évident sur le public, difficile à exprimer, lié à leur position en cercle (certains des chanteurs sont donc dos au public), accentuant ainsi l’état de concentration nécessaire pour atteindre l’émotion dans leurs chansons, ainsi qu’un aspect spirituel ou tout simplement naturel, sorte de musique à l’état brut.
Présentation par Etienne BOURS (les Inuits, les Mongols).
Cornemusiques (France)
Du vent dans les poches
Le spectacle que nous propose Jean-Pierre Rasle, qui a effectué plus de 150 concerts pour les Jeunesses Musicales de France, est pour le moins atypique. Six cornemuses pour conduire les jeunes à travers cinq siècles de musique, des pièces de cour de la Renaissance aux airs traditionnels, sans oublier le siècle du Roi Soleil.
« Pour chaque époque je change de costumes, je lis un texte et je joue un morceau du siècle. Pour la plupart, les pièces n’ont plus été jouées depuis deux ou trois cents ans ».
Appuyée sur des textes historiques et soulignée par les habits distinctifs des époques parcourues, cette histoire de la cornemuse nous apprend que, familier des campagnes, ce bel instrument s’introduit dans les cours des rois de France jusqu’à la Révolution, et retrouve ensuite son origine paysanne en accompagnant les fêtes populaires. Des chants et danses de Claude GelVaise, musicien de François 1er, aux bourrées du Beny, chères à Georges Sand qui revivront sous nos yeux, la cornemuse est toujours de la danse! L’artiste nous invite spontanément à partager l’atmosphère musicale des campagnes du Berry et « du Bourbonnais, où la cornemuse se joue encore de nos jours.
Jean-Pierre Rasle avec naturel et enthousiasme fait partager tout au long du concert sa passion pour cet instrument dont l’histoire remonte à l’antiquité grecque (son ancêtre est l’Aulos, la flûte double qui paraît sur les vases antiques). Chez les Romains, les historiens racontent que Néron jouait de la cornemuse en contemplant l’incendie de Rome.
Il en existe plus de cent cinquante sortes dans de nombreux pays.
Aujourd’hui n’entend-t-on pas le son de la cornemuse dans l’interprétation de certaines chansons contemporaines et cet instrument ne fut-il pas la vedette du fameux spectacle de
Jean-Paul Goude lors de la célébration du 200ème anniversaire de la Révolution.
Le musicien français (qui habite l’Angleterre) s’est imposé comme le spécialiste de la cornemuse, obtenant dès 1987 le premier prix de musique traditionnelle du festival de Newcastle et menant parallèlement des recherches poussées sur les musiques anciennes baroques et traditionnelles. Professionnel averti, il mène une carrière en tant que soliste de dimension internationale.
Trio Trudel (Canada)
Fêtes vos cuivres
Les Québécois ont depuis longtemps une connivence particulière avec les Wallons et les Bruxellois. Leur langage savoureux, mais aussi leur convivialité en font nos grands frères d’Amérique. ils ont aussi le sens de la communication propre aux States. D’où le succès des tournées des Canadiens français chez nous. Particulièrement aux Jeunesses Musicales.
Alain TRUDEL est un des meilleurs trombonistes de sa génération. Il a fait partie de l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales (en même temps que le tubiste belge Michel Massot, devenu son copain), mais aussi de nombreux ensembles comme le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal. Spécialiste des créations contemporaines, il joue aussi… Beethoven, et le jazz l’enchante.
Cette fois, il nous revient avec deux complices, un trompettiste d’origine tchèque et un corniste qui fut aussi membre de l’Orchestre Mondial lM.
Ils proposent une séance divertissante, chaque musicien rivalisant de virtuosité instrumentale et de talents de communicateur, le répertoire allant de Scheidt, Haendel, Beethoven et Bartok à Scott Joplin, sans oublier l’évolution des cuivres, des origines à nos jours, cuivres qu’ils astiquent jour après jour, pour mieux vous plaire.
Music Live
L’objectif de MUSIC liVE, organisé depuis six ans déjà, avec le soutien de la Générale de Banque, est d’offrir aux jeunes musiciens amateurs la possibilité de se produire sur une scène professionnelle.
Tous les jeunes âgés de 12 à 21 ans et jouant de la musique en groupe sont invités à participer.
Toutes les musiques sont les bienvenues: jazz, classique, rock, folklore, ….
La sélection se déroule en deux temps:
• D’abord sur base d’audition de cassettes: les candidatures, accompagnées d’un
support audio ou vidéo, doivent être envoyées – avant le 1er avrll1995 – auprès de votre centre régional des Jeunesses Musicales. (La qualité de l’enregistrement importe peu). En fonction du nombre de candidatures envoyées, des finales régionales seront organisées.
• A l’issue de cette première sélection, une dizaine de groupes sera invitée à participer à la finale nationale de MUSIC liVE qui se déroulera durant le mois de mai 1995, sur une scène professionnelle bruxelloise. Cette finale a chaque année un caractère international puisque les finalistes d’autres pays organisant la même opération y sont conviés (suédois, français, …).
Le jury, constitué de professionnels du spectade, sélectionnera les groupes qui se verront offrir, les différents prix : la participation aux fmales internationales, du même type, organisée en Suède, prix en instruments, en heures de studio …